Défilent

Les paysages défilent sans se retourner
Au point de devenir de faillibles repères
Entourés d’incertitudes et de doutes
Tous prophètes de nouvelles visions

Les luttes entre les possibles
Les réalisées les ultimes et les passables
Ressemblent à s’y méprendre à une Odyssée démodée
Ulysse est n’a plus rien d’iconique

Les phrases ont imprimé un nouvel ordre
Les livres respirent la maladresse des nouveaux nés
Les histoires se racontent entre elles
Plus rien n’est perméable

Les formes distendues des éternels souvenirs
Déploient et transforment les passés
En minables commémorations
Et les stèles s’élèvent sans amour-propre

Même les partitions s’évaporent
Par les pores des notes évanouies
Ces notes qui se dissolvent
Sans apparence dans l’air nu

Les couleurs devenues transparentes
En simiesques reflets de la certitude
Ces arcs-en-ciel détendus et fades
Crèvent le ciel étanche aux rappels de la mémoire

Il ne reste que de vagues effluves
Coincées dans l’étuve de notre encéphale
Pour nous rappeler le présent le passé
En attendant le futur
Les secondes restent inébranlables

 

Lie Sherp

Publié par

Lie Sherp

Lie Sherp, auteur enragé mais pas dérangé. Impulsion d'écrire. Dictée de la pensée et des rêves, magie et enchantement des enchaînements de mots, verbes, adjectifs, pluriels ou singuliers.