Impalpable

Impalpable, imperméable, implacable, impeccable,
Impalpable, un souterrain m’indispose et crie au vide sidéral qui nous sépare.
Je sais mes sourires qui dansent sur ton visage, tes cheveux éparpillés le long de mes rêves.
J’attends l’ordre et le désordre, enfouis sous la lune.
Les paysages défilent encore à l’envers, j’essuie du revers de la manche, la vitre oblongue du TGV.
Sans assistance et sans vergogne, je tente un vague sommeil entre deux poèmes.
La lecture ne m’apporte plus rien si ce n’est l’ordre de désobéir une fois de plus.
Désobéir à cet univers classique et sans embruns.
Les yeux éclatés sur le paysage j’envisage un instant de poursuivre les sirènes qui me chantent des contines licencieuses.
Mis à part mes sens sans conscience, je ne parviens pas à m’éloigner de ton souffle.
Je suis devenu une gargouille séculaire, béate, douée de contemplation et de mimétisme.
Imperméable, mais sans doute palpable dans une vie terrestre,
Je suis au moins sur d’une chose : ton absence, tes silences.
Mort s’en suive et m’enivre de ces roses que je ne t’offrirais jamais.
J’hurle en silence ces sentiments injoignables.
Pourtant personne n’entend dans ma tête.
La raisonnance poursuit un candélabre dans la rue de ma passion
Implacable, le soir ne tombera comme à son habitude. Il prendra place autour de ma journée
J’écris le sommaire de mes plaintes, inquiet de te savoir attentive à mes messages.
Le sournois, le pur et le discret se côtoient sans prendre garde. Ils visent mes pensées sous forme de slides informatiques.
De pauvres danseuses effleurent mes verres qui s’attardent entre mes mains.
Rien ne pourra atteindre cette cadence que nos lèvres imprimaient.
La défiance est entrée dans la cour, chaque réveil, est un plébiscite pour te retrouver.
Impeccable, le ciel bleu sans nuage qui ne fait plus rêver personne.
Sans aucun doute même à travers le prisme de la réalité sans faute, cette réalité qui nous est présentée sonne faux.
Le bleu est aussi imbécile que le froid est angélique.
Le vent tordu souffle fort dans ces arbres sans squelettes et sans dents.
L’instant présent défile par les fenêtres de ce train qui m’éloigne.

Lie Sherp

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Lie Sherp

Lie Sherp, auteur enragé mais pas dérangé. Impulsion d'écrire. Dictée de la pensée et des rêves, magie et enchantement des enchaînements de mots, verbes, adjectifs, pluriels ou singuliers.