Vos Paupières

Vos paupières

C’était magnifique vos paupières closes, dérangées par les rayons du soleil avant que le métro ne replonge sur son obscur terrain aux lumières parfaitement artificielles. Descendue par hasard au moment bref et inutile de cette séparation idiote, vous êtes sortie de mes paysages futiles et j’ai repris le chemin de traverse qui m’éloignait.

On sentait la fureur intérieure de vos synapse dérangées par ces rayons de chaleur. La luminosité intense qui éclairait vos traits s’est lentement absorbée sur vos lèvres carmines. Maquillage matinal mais précis. Une peau de rivage ensoleillé, j’ai senti des plages sompteuses à cotés de vos seins imaginaires, mais je n’ai pas pu observer vos dents que le sommeil tenaient serrées tout comme vos cuisses.

Sommeil ou somnolence passive, des écouteurs bleus turquoise vous rendaient étrangère à mes instincts. J’aurais aimé vous laisser l’espoir d’un mot écrit entre deux stations, une lecture discrète. La sauvagerie matinale de la transhumance humaine me tenait trop éloigné de vous, quelques centimètres à peine d’intimité nous séparaient. Mes ces décimètres étaient des années lumières impossibles à franchir.

J’ai donc reposé l’espoir de vous soutenir dans vos rêves et j’ai joué l’adjacent de service, proposé à mes songes de rester là où ils étaient, bien au chaud dans l’immensité d’une mémoire sectorielle et sélective.

En revenant pas à pas sur ce voyage souterrain, j’ai senti l’effroi des croisements. Je ne crois pas aux légendes urbaines aux amours dénouées à coup de hasard. Même si le hasard nous a placé juste en face du soleil pour vous et juste en face de vous pour moi. J’aurais souhaité participer à vos voyages corticaux, lancer des défis aux gamins pour vous épater et sentir vos tendres harcèlements sur mes épaules. Je voulais ré-inventer votre histroire, sûr qu’elle n’était pas à votre hauteur.

J’ai senti les rendez-vous d’après vous sourire et vous apeler cyniquement à rendre des comptes. Je ne veux plus vous voir et vous entendre rendre des comptes, vous deviendrez une déesse merveilleuse à mes cotés. Je vous adjoindrai mes regards les plus fous, j’irai piocher dans l’éternel des jeux sensuels. Sans rature, nous écrirons les pages de notre amour pour évanouir les précieux qui nous entourent. Nous irons rêver ensemble sur les monts et dans les criques absentes.

Lie Sherp

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Lie Sherp

Lie Sherp, auteur enragé mais pas dérangé. Impulsion d'écrire. Dictée de la pensée et des rêves, magie et enchantement des enchaînements de mots, verbes, adjectifs, pluriels ou singuliers.